L’atelier du Mesnil-Aubert est enceint d’un paysage de bocage, il vibre en prise avec les saisons : là, le jardin potager enclos d’un plessage agile, les ruches discrètement bourdonnantes, plus loin par un chemin dévalant une prairie, un cours d’eau débordant de son lit, un chêne déraciné par les derniers vents forts. C’est ici, fourmillant de projets, qu’Alice Toumit poursuit tout au long de l’hiver les modelages et les cuissons, occupant même les fours amis quand le sien, aussi occupé par les créations de ses élèves, ne suffit plus.C’est à l’aube du printemps que ses sculptures ont pris forme : une faune et flore paysannes qui semblent apparaître en voisines dans son répertoire de grès. Certains de ses modèles (troncs, branchages) sont amenés à l’atelier pour être reproduits au plus près. Un jeu d’émail, tantôt mat, tantôt brillant, grumeleux ou coulant, les précipite pourtant dans la chimère.Entre chien et loup, l’exposition esquisse un paysage noir de jais où les grumes, multipliées, suspendues, superposées, deviennent (à nouveau) forêt. Auprès de ces végétaux cohabitent une cohorte d’animaux, et l’ombre d’une vie humaine.

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crédit photo Éloi de la Monneraye